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Un mari bien marri

« Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité. » Ces mots de Jean Cocteau pourraient servir de définition au conte, ce grand menteur de la littérature qui parle si vrai. En avril 2009, paraît en Poche, le roman de Pascal Bruckner, Mon petit mari, qui illustre combien, pour parler du réel, il n’est pas de plus court chemin qui la ligne courbe, elliptique, de la fable.Pascal Bruckner est le moins énervant des nouveaux philosophes. Alors que BHL se complaît dans des postures de saint Inquisiteur, que d’autres se prennent les pieds dans le tapis du Sarkozysme, il badine d’un ouvrage de philosophie audacieux («La tentation de l’innocence», «Tyrannie de la pénitence») à une fiction libre et féroce («Lune de Fiel», «Le divin enfant»…). Un libertin, en quelques sortes, au sens où le XVIIème siècle l’entendait. Une pensée libre, un auteur au plan de carrière assez courtois pour ne pas sauter aux yeux.

« Mon petit mari », paru en octobre 2007  chez Grasset, sort ces jours-ci en Poche, une occasion unique de se rattraper pour ceux qui auraient raté ce roman lors de sa sortie.

D’ailleurs, le mot roman convient mal à cette histoire. En d’autres temps éditoriaux, on aurait parlé de « conte ». Dans la lignée de Voltaire, de Swift, mais aussi de Kafka, Bruckner entreprend le récit d’une métamorphose. Celle de Léon, oto-rhino-laryngologiste, époux d’une femme qui le domine d’une bonne tête et qui, au fur et à mesure qu’il lui fera des enfants, va perdre des centimètres par dizaines.

« Il faut savoir, mon vieux, que chaque femme transforme son époux en enfant. C’est toute l’histoire du mariage. Elle le dompte, le domestique, le materne. Elle l’appelle d’abord mon Grand Fauve, puis mon Loulou et enfin mon Bébé.»

Cette prédiction du docteur Doublevou, médecin du néo lilliputien, résume parfaitement l’argument de son récit. Une exploration du lien conjugal et de l’autorité parentale où la femme semble reine dans sa ruche et le mari un pauvre bourdon frappé d’inutilité après avoir assouvi ses fonctions reproductrices. Une lecture caricaturale ? Plutôt un exercice de mauvaise foi. Ce qui fait toute sa saveur. Cela donne quelques moments savoureux, comme ce passage où Léon explore de nuit, tel un spéléologue, l’intimité de son épouse.

D’ordinaire, l’art de la caricature consiste à grossir le trait. Pascal Bruckner procède en sens inverse. Il miniaturise son protagoniste pour rendre visible un certain fatalisme de l’érosion amoureuse. Il démonte ainsi, avec ironie mais non sans profondeur, la complexité des relations conjugales et met au grand jour une évidence à laquelle chaque homme doit se rendre : La femme devenue mère n’est plus jamais la même femme. A nous de savoir rester le grand fauve des premières nuits !

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