Le thigh gap, une obsession dangereuse

Témoignage

Julie (le nom a été modifié) a 16 ans et elle tient une page sur Facebook dédiée à sa quête du thigh gap. Elle y confie l’évolution de sa silhouette, ses moments de doutes et ses petites victoires. on peut aussi y trouver des photos et ses mensurations qui changent de semaines en semaines. Elle a accepté de témoigner anonymement pour nous expliquer pourquoi et comment a commencé son obsession pour le thigh gap.

D’où vient votre envie d’avoir un thigh gap ?

Quand j’étais toute petite j’étais déjà assez fine, mais pendant l’adolescence, je ne rentrais plus dans mes vêtements à cause de mes changements physiques, comme toutes les filles à cette période. Je n’en avais pas envie et mes cuisses me semblaient énormes. C’est le changement que j’ai le moins accepté. Et puis je me suis renseignée sur Internet et j’ai trouvé beaucoup de pages comme la mienne, où des jeunes filles parlent de leur thigh gap. C’est ce qui m’a incitée à commencer. Lorsque je discute avec les fans de ma page, certains confient qu’ils souffrent de remarques sur leurs poids ou leur physique et c’est ce qui leur donne envie de changer, parfois jusqu’à l’extrême.

Quelles sont vos motivations ? Avez-vous fixé un objectif précis que vous devez atteindre ?

Mes motivations viennent surtout de l’envie de ressembler aux photos des magazines et d’avoir la silhouette des mannequins. J’ai déjà un thigh gap, mais mon objectif personnel est d’avoir un thigh gap plus grand et de perdre encore 5 kilos. Mais je sais qu’une fois que j’aurai atteint mon but, un autre objectif arrivera.

Cette quête du thigh gap a-t-elle développé chez vous des troubles du comportement alimentaire ?

Sans mentir oui énormément, j’ai des phases anorexie/boulimie. Je n’aime pas manger en public, de peur que l’on me critique. Je ne souffrais pas de cela avant. Je sais qu’il y a pas mal de risques, mais quand on est très motivé on les oublie vite. Je sais que cela peut être dangereux, mais pour ma part je n’ai pas eu de problèmes « graves » dus à mon poids ou mon thigh gap, et quand on commence, c’est très difficile de faire attention tout le temps et de ne pas céder. avec le temps c’est une habitude.