Bientôt ado : avis de tempête ?

Une sexualité en devenir

Parce que l’adolescent a envie de devenir autonome comme ses parents, et sous l’influence d’apports hormonaux nouveaux, il commence à s’intéresser aux personnes du sexe opposé. Sa sexualité s’éveille d’abord par le biais de la masturbation, au cours de laquelle il se projette comme objet d’amour, ce qui le rend ensuite capable de passer à l’étape du flirt. Dans sa quête de l’autre, il construit son nouveau psychisme. Se tenir par la main, se frôler, signifie assumer son corps en relation avec l’autre. « Les échanges affectifs familiaux, les câlins, les caresses, les baisers, qui construisent tout individu, préparent et influencent l’adolescent dans sa capacité à aimer. »

L’âge de 13-14 ans est celui du premier amour, et à 15 ans, la moitié des adolescents ont déjà échangé leur premier baiser. L’adolescent d’aujourd’hui est romantique, et il est faux de croire que sa sexualité est fantasque et débridée. Il peut attendre plusieurs mois avant de passer d’une expérience amoureuse à une autre et il ne multiplie pas les partenaires. Son premier amour est un merveilleux moyen d’avoir confiance en lui : malgré tous ses défauts (ceux qu’il croit avoir en tout cas), il se sait capable d’aimer et d’être aimé. Malheureusement, la durée de ce premier amour est souvent inversement proportionnelle à l’intensité émotionnelle. C’est alors le premier chagrin d’amour, dont il devra guérir et se rétablir. Les parents savent ce que traverse leur adolescent, et savent qu’ils doivent respecter ces moments émotionnels intenses et prendre patience. « Ne soyez surtout pas impressionnés par son premier amour. C’est le sien, ce n’est pas le vôtre. »

Si 60 % des filles se disent amoureuses de leur partenaire lors du premier rapport sexuel, elles prennent leur temps avant de passer à l’acte, privilégiant l’échange, la confiance et l’affinité comme base de la relation sentimentale. Elles préfèrent souvent un partenaire plus âgé, car les garçons de leur âge sont beaucoup moins mûrs. Tous deux vivent leur premier rapport sexuel vers l’âge de 17 ans. Le plaisir est rarement au rendez-vous, la jeune fille souffrant de la perte de sa virginité et le jeune homme de son inexpérience. Il leur faudra encore quelques années d’expérience pour vivre une sexualité d’adulte. L’adolescent, par le biais des campagnes de prévention du Sida et autres sessions d’information dans les établissements scolaires, est bien informé en matière de sexualité. Il parle peu de sa vie sexuelle à ses parents, encore moins si c’est un garçon.

Une santé à l’épreuve

Dès le début de la puberté, des boutons disgracieux éclosent sur la si jolie peau de votre enfant : l’incontournable acné est arrivée. Elle apparaît sous l’influence des hormones sexuelles féminines, les oestrogènes, et masculines, les androgènes. La peau de l’adolescent devient grasse et sécrète davantage de sébum. Ces boutons risquent d’accroître son mal-être, à une période où sa métamorphose pubertaire le perturbe déjà beaucoup. Expliquez à votre adolescent le mécanisme de l’acné et emmenez-le consulter un dermatologue qui lui prescrira un traitement efficace. Insistez sur l’importance d’une bonne hygiène, et sur le caractère transitoire de sa situation : son acné finira par disparaître en quelques années. Il peut être utile de le rassurer en expliquant que ce qui lui arrive est tout à fait banal, car 8 adolescents sur 10 souffrent de problèmes d’acné. Vous pourrez vous retrouver confrontés à des problèmes de santé bien plus graves. En effet, l’adolescent a besoin de se prouver qu’il existe, ce qui l’amène à fumer souvent beaucoup, à s’enivrer parfois, voire à essayer le cannabis.

Dans leur ouvrage, Marcel Rufo et Christine Schilte donnent des pistes aux parents en vue de persuader leur enfant d’arrêter de fumer :

Commencez par mettre en avant des raisons affectives : « Nous t’interdisons de fumer parce que nous t’aimons ». Votre adolescent reconnaîtra sans difficulté que vous êtes pleinement dans votre rôle de parents en voulant le protéger par amour.

Votre adolescent a soif de liberté. En lui expliquant que la cigarette n’est pas une liberté mais au contraire un asservissement, qui le rendra dépendant, il réfléchira à deux fois.

Votre adolescent a envie de séduire. Si vous lui expliquez que le tabac donne mauvaise haleine, qu’il jaunit les dents, et qu’il imprègne les cheveux et les vêtements d’une odeur désagréable de tabac froid, il aura certainement moins envie de continuer à fumer.

Sachez que 85 % de ceux qui fument à l’adolescence seront fumeurs pour de longues années. C’est donc le moment d’être persuasif ! S’il fume du cannabis de temps en temps, ne vous inquiétez pas outre mesure, surtout s’il a une vie sociale normale et des résultats scolaires corrects. C’est toujours mieux que de fumer un ou deux paquets de cigarettes par jour. Le plus gênant, c’est que cette pratique le met en contact avec des dealers susceptibles de lui proposer un jour d’autres drogues plus dangereuses.

L’âge moyen de la première ivresse est de 15 ans et demi. C’est tôt. Même si l’adolescent ne risque pas immédiatement de graves problèmes de santé, il peut devenir dépendant plus tôt surtout si sa consommation d’alcool a été précoce. Comme pour les adultes, l’adolescent sous l’emprise de l’alcool court le risque d’accidents de voiture, de bagarres, et d’agressions sexuelles. Surveillez sa consommation et son comportement en groupe.