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Jeux vidéo : mon enfant est-il accro ?

Le grignotage, une accoutumance pas si anodine

Pouvez-vous nous décrire brièvement ce que vous appelez l’effet cacahuète, les différentes phases de l’addiction ?

Nous avons, quasiment tous, grignoté un jour ces petits biscuits à apéritif ou des cacahuètes qui s’étalent devant nous en abondance, dans les coupelles, lors du « rituel » apéro entre amis. On y goûte machinalement d’abord, puis on continue, presque machinalement au risque de se couper l’appétit – malgré sa propre décision d’arrêter. Il est très difficile de renoncer à cette sensation agréable et surtout particulière à laquelle on a du mal à résister.

Ce n’est plus vraiment pour le plaisir initial que l’on recommence. C’est une conduite qui persiste malgré nous ! Les aliments peuvent donc représenter beaucoup plus qu’une simple nécessité, indispensable pour « vivre », et être également une source de plaisir. L’alimentation peut être également un refuge, quand on a des problèmes, et ses perturbations peuvent ainsi cristalliser un malaise, soit en mangeant trop, soit en ne mangeant pas assez.

Nous pouvons prendre un autre exemple que connaissent bien les ados : celui des jeux vidéo sur ordinateur et autres consoles. Enfants, adolescents, et même certains adultes, peuvent rester des heures entières devant ces jeux, en dépit du temps qui tourne.

Dans ce cas, pour obtenir des scores, il est indispensable de faire le vide dans sa tête, de ne plus penser à rien, d’oublier le temps. Et bien souvent, c’est la réprimande d’un proche qui fait prendre conscience que l’on « abuse. »

Ces deux exemples fournissent des éléments complémentaires pour définir une dépendance : l’effet cacahuète consiste à poursuivre une conduite plus longtemps que prévu initialement, et à avoir du mal à s’arrêter, même si on le désire. Il se produit un phénomène indépendant de notre volonté.

On commence pour le plaisir puis on a du mal à s’arrêter. On ne se contrôle plus. On a bien conscience de ne plus faire exactement de que l’on voulait faire, mais on est entraîné dans la recherche de cette sensation particulière.

Votre enfant s’isole : attention danger!

Quels sont les signes qui doivent alerter les parents ?

Les parents sont toujours les mieux placés, en principe, pour déceler les changements inquiétants de leur progéniture. S’il y avait un signe inquiétant à retenir, ce serait une forme d’isolement et d’exclusivité de la pratique du jeu. Ainsi, un enfant qui voit de moins en moins ses amis, qui progressivement désinvestit tous ses autres centres d’intérêt (sport, activité artistique…) est sûrement en train de s’engager dans la voie de la fuite de la réalité. La chute parallèle des résultats scolaires est également un bon indicateur.

Qu’en est-il des crises d’épilepsie que les jeux sont soupçonnés de déclencher ?

On sait maintenant que cela ne touche que des personnes déjà prédestinées, c’est-à-dire que l’écran – et même l’abus d’écran – ne peuvent pas être générateurs d’épilepsie. En revanche, cela peut révéler un état pré-épileptique (une épilepsie existante peut être déclenchée), un peu comme pour quelqu’un en voiture, quand le soleil filtre sa lumière par à-coups à travers les arbres et peut déclencher une crise d’épilepsie.

Aujourd’hui, on connaît les parades, on sait qu’il faut maintenir une certaine distance par rapport à l’écran, plus de deux mètres, et avoir un écran à balayage rapide (100 mégahertz). Ce sont des précautions élémentaires. Par ailleurs, toutes les boîtes de jeu indiquent les précautions à prendre.

Dans un autre registre, les enfants accros aux bonbons, aux grignotages, sont-ils accros tout court ?

Non, il ne faut pas tout mettre dans la catégorie des dépendances pathologiques. Mais il est vrai que pour certains enfants le refuge dans les excès alimentaires est le témoin d’une inquiétude ou d’une angoisse plus profonde. C’est alors de la qualité du dialogue entre parent et enfant dont il est question. Il faut que l’enfant puisse verbaliser ses inquiétudes.

Une addiction en entraîne-t-elle une autre ?

Pour les adultes, il est fréquent que plusieurs addictions soient conjointes (alcool et tabac, jeux d’argents et alcool…) ou qu ‘une personne qui « guérit » d’une addiction passe à une autre (comme certains héroïnomanes sevrés qui deviennent parfois dépendants des médicaments ou de l’alcool). Ce qui prouve qu’il existe un fond psychologique commun à toutes les dépendances.

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