L’école des parents : le remède contre l’absentéisme scolaire?

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Afin de responsabiliser les parents d’élèves absentéistes, le Conseil General des Alpes Maritimes instaure des cours de rattrapages pour parents défaillants. Obligatoires, ils peuvent amener à la suspension des allocations familiales.

Lutter contre le fléau de l’absentéisme scolaire

L’absentéisme scolaire est depuis un moment une des priorités du gouvernement. Alors que les effets des « médiateurs de réussite » de feu le ministre Xavier Darcos se font toujours attendre, les initiatives indépendantes se multiplient. Première méthode tentée : les cadeaux. Les élèves les plus assidus peuvent réunir une cagnotte dans le rectorat de Créteil, ou assister aux matchs de l’OM en région PACA.

Eric Ciotto, député des Alpes Maritimes, a lui choisi une voie radicalement opposée. En cas de fort absentéisme, l’élève et ses parents signent un contrat avec le département. Par ce contrat, la famille s’engage à le remettre dans le droit chemin au cours des six prochains mois. Si le pacte n’est pas respecté, le département pourra prendre différentes mesures, dont la suppression des allocations familiales. Mise en place en 2006, cette mesure n’a pour l’instant jamais été appliquée.

Fin 2009, 11 contrats de responsabilité parentale (CRP) ont été signés dans les Alpes Maritimes, dont 8 se sont montrés efficaces (pas de nouvelles des autres…). Le député a donc décidé de relancer ces (CRP), et leur adjoint aujourd’hui une école des parents. Obligatoire, elle impose aux parents signataires des « cours » le samedi matin, en présence d’enseignants mais aussi de psychologues et de partenaires sociaux. Au programme : apprentissage du fonctionnement de l’école, des rythmes de la vie scolaire mais aussi un suivi plus proche afin de déterminer les besoins réels de chaque enfant.

L’école des parents : une expérience unique en France

Cette expérience, qualifiée d’ « unique en France » par M. Ciotto, a donné lieu à une première réunion le samedi 6 février. Le programme école des parents doit se dérouler en trois sessions, à raison d’une demi-journée par mois.

 

Le but de la première réunion destinée aux parents est de leur faire prendre conscience de leur responsabilité et de leur légitimité : ils se doivent de rétablir l’autorité au sein du cercle familiale mais aussi de mettre l’enfant dans les meilleurs conditions possibles pour réussir ses études. Cela passe par une meilleure hygiène de vie, une organisation du temps de travail mais aussi un devoir d’exemplarité.

 

Les parents se doivent aussi de convaincre l’enfant de l’importance de l’assiduité scolaire. En fonction des besoins, un module préalable sera spécifiquement adapté aux parents nouvellement arrivés en France pour leur rendre la confiance et au besoin perfectionner leur apprentissage de la langue.

 

Lors de la première réunion, étaient présents un directeur d’école, une éducatrice spécialisée à la direction de la santé et des solidarités, un conseiller principal d’éducation et un spécialiste des nouvelles technologies. Mais pas de psychologues comme annoncés, ni de professeurs. Parmi les six parents d’élèves ayant assisté à la réunion, 4 mères célibataires, 1 père seul et un couple, tous « ravis » suivant les organisateurs. Ils ne souhaitent néanmoins pas s’exprimer sur le programme.

 

Les deuxièmes et troisièmes sessions, pas encore datées, devraient concerner la découverte de la vie scolaire puis l’implication dans la vie de l’établissement. Au terme de ces trois sessions, un premier bilan sera effectué. 

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