Le dictionnaire des écoliers, envahi de clichés sexistes

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« Des milliers de mots pour réussir à l’école », dont les définitions rédigées par des élèves de primaire s’avèrent parfois surprenantes voire choquantes.

 

A tel point que le ministère de l’Education nationale a décidé de « suspendre jusqu’à nouvel ordre » le site Le Dictionnaire des écoliers. Lancé par le Centre National de Documentation Pédagogique au mois de septembre 2010, il rentrait dans « un grand plan national de lutte contre l’illettrisme » pour « des élèves principalement en difficultés » s’excuse-t-on du côté du ministère. Sur les réseaux sociaux, le site a beaucoup fait parler de lui. De nombreuses définitions à caractère sexistes ont été dégottées par les internautes. Ainsi, une « femme » pour des enfants du CE2 au CM2, « c’est une maman, une mamie ou une jeune fille. Elle peut porter des bijoux, des jupes et des robes. Elle a de la poitrine ». Par exemple, « Miss France est la plus belle femme de France ».

“Le père, c’est le chef de famille”

Le mot « père » : « C’est le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d’enfants. C’est le chef de famille parce qu’il protège ses enfants et sa femme. On dit aussi papa ». Et la mère ? « C’est une femme qui a des enfants. On l’appelle maman ou mamounette ». Aux yeux des enfants, c’est un mot qu’on utilise dans des phrases telles que « ma mère, c’est aussi la maman de mes frères et sœurs » ou, plus cliché, « ma mère repasse les affaires de toute la famille ». C’est donc sans surprise que l’on découvre l’exemple donné pour le terme « ménage » : « Tous les dimanches, ma maman fait le ménage: elle rend la maison propre. »

Cet outil pédagogique était présenté comme « le fruit de l’imagination et du travail de milliers d’élèves guidés par leurs maîtres ». Chaque définition a été validée par trois référents avant d’être publiée. Le dictionnaire, qui compte plus de 17.000 définitions, ne contient pas que des clichés sexistes. Côté santé, un obèse y est décrit comme «une personne malade, qui est tellement grosse qu’elle peut à peine marcher». Et côté histoire, on peut prendre l’exemple suivant pour expliquer l’esclavage: «Avoir un chien en ville est une sorte d’esclavage qui implique certaines obligations comme le sortir pour faire ses besoins…»

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