Boris Papiernik, un des pères de l’obstrique moderne, s’est éteint à Sceaux, le samedi 8 août 2009, à l’âge de 73 ans. Il avait fait de la prévention de la prématurité son combat principal et était le chef de file d’une génération parmi laquelle on compte René Frydman et Jacues Testart, les pionniers de la fécondation in vitro.Né en 1936 dans le Xème arrondissement parisien, Boris Papiernik était le fils d’émigrants juifs polonais arrivés en France un an plus tôt. Protégé et caché par des justes, il échappe au génocide. Son père ne reviendra pas d’Auschwitz.
Sorti major de l’internat après des études brillantes, il se destine d’abord à la cancérologie et devient chef de service à 36 ans.
C’est la naissance de sa fille, en 1962, qui le détourne de la cancérologie et l’oriente vers l’obstétrique. Devant l’archaïsme de la discipline dans les années 60, il entreprend une véritable révolution de la médecine de la naissance. A l’hôpital Beclère de Clamart en premier lieu puis à Port-Royal.
Il est un des premiers à utiliser l’échographie en 1972, alors que la technique est tout juste naissante, et ce contre l’avis de l’administration de son hôpital.
Pionnier, il l’est encore et surtout en refusant de considérer la prématurité comme une fatalité. Il étudie la prématurité à Haguenau, en Alsace, et modélise les causes et les risques de la naissance prématurée.
Après le vote de la loi Veil, en 1975, il ouvrira à Béclère un des tout premiers services d’Interruption Volontaire de Grossesse. Il pratiquera d’ailleurs lui-même la première IVG pour enrailler la tentation de jeter le discrédit dont aurait pu être victimes ses collaborateurs.
Il laisse un héritage immense. Inventeur du concept de prévention de la prématurité et de la grossesse pathologique, on lui doit entre autres, les 2 semaines de congés maternités supplémentaires accordées aux femmes enceintes fatiguées ou malades.
