A l’instar des services pédagogiques qui ont fleuri un peu partout dans les musées, les revues d’art pour enfants se développent. Au menu, dès 6 ans : Le petit Léonard, aux éditions Faton, Dada, chez Mango et Art Kid’s, des éditions Tournon.
Le Petit Léonard, entre textes et jeux
Edité depuis 1997 par la maison Faton, spécialisée dans les revues culturelles, Le petit Léonard est aujourd’hui la première revue d’art pour enfants en nombre d’abonnés (20 000). C’est un bon compromis entre information et amusement. Le ton est gai, la maquette est colorée, le style « news magazine ». On y trouve un gros et un petit dossier autour d’artistes faisant l’actualité, présentés de manière originale, comme cette interview fictive des personnages peints au XVIe siècle par Arcimboldo. Les papiers de fond sont toujours associés à des jeux d’observation sur les œuvres (jeu des 7 erreurs, détails, ombres chinoises… et pour les mordus, des livrets jeux sont édités deux ou trois fois par an à l’occasion de grandes expositions). Le ton est « simple mais pas simplet », la lecture se fait à deux niveaux, les caractères gras étant destinés aux plus jeunes. L’équipe souhaite avant tout « sensibiliser les enfants aux différences dans l’art » et « rendre accessible les choses compliquées ». Pari réussi ! Egalement au programme : le courrier des lecteurs, animée par les mascottes Léonard (un petit garçon) et Joconde (une souris), la rubrique actus avec quatre ou cinq expos mises en avant et autant de brèves culturelles, deux bandes dessinées, des fiches détachables, des goodies (posters, emploi du temps…). Destiné aux enfants de 8 à 12 ans, Le petit Léonard est autant lu par les particuliers qu’utilisé comme support en classe.
Disponible en librairie au prix de 4,90 €. Abonnement : 43 €/an (11 numéros).
Virgule, revue d’art littéraire
Les éditions Faton ont 25 000 abonnés à Virgule, revue dédiée à la langue française pour les enfants de 10 à 15 ans. Ce mensuel s’intéresse au vocabulaire et son fondement, à l’étymologie, à la syntaxe et sa logique, à la grammaire, à l’orthographe, à la ponctuation, à l’évolution du langage avec les habitudes sociales et surtout aux créations des auteurs célèbres.
Disponible en librairie au prix de 4,90 €. Abonnement : 43 €/an (11 numéros).
Art Kid’s, à lire avec ses mains
En 2001, Martine César lance un nouveau bimestriel aux éditions Tournon. La créatrice de ce bimestriel (tous les deux mois) a fait ses classes aux éditions Mango avec Atelier Magazine, une revue pratique. Le concept est ici le même, avec des pages ateliers d’art (rubrique « à la manière de », « récup’art »), des ateliers déco (fabrication de miroirs, de mosaïques, de masques…) et des conseils techniques (par exemple, comment faire des calligrammes). Les plus belles créations des enfants sont publiées dans chaque numéro d’Art Kid’s. Le côté magazine n’est cependant pas oublié, avec une rubrique « à la découverte de… » où les enfants découvrent un artiste et jouent à partir de ses œuvres, une rubrique « musée : le guide » (un lieu culturel à l’honneur), une revue de livres, des pages shopping (jeux et matériels) et un agenda culturel. Au final, un contenu plus « loisirs créatifs » qu’informatif qui permet à la revue d’être à la fois accessible pour les plus petits (6 ans) et intéressante pour les plus grands (12 ans).
Disponible en librairie au prix de 7,50 €. Abonnement : 55 €/an (9 numéros).
Dada, le plus pointu
Créé en 1991 par Héliane Bernard et Alexandre Faure, ce mensuel d’initiation à l’art s’adresse aux enfants de 6 à…106 ans. Chaque mois, en lien avec l’actualité culturelle du moment (grande exposition, festival) un artiste est mis à l’honneur à travers toutes les rubriques du magazine (histoires de l’art, fictions de l’art et ateliers d’art). « Décodeur d’images », Dada se distingue de ses concurrents par une approche plus fouillée, plus complète, où les aspects techniques et historiques ressortent particulièrement. L’écriture est simple, l’angle est plutôt ludique, une grande place est faite aux illustrations (plusieurs pleines pages), mais la revue est un peu difficile d’accès quand on lit seul avant 10 ans. Par contre en classe… les profs adorent travailler avec, que ce soit pour leur cours d’histoire, de français ou d’arts plastiques. D’ailleurs, sur les 5800 abonnés, la majorité sont des institutions (écoles, bibliothèques…). Du coup, il n’y a pas beaucoup de jeux ni d’activités mais des pages « ateliers », avec plein d’idées de création, souvent « à la manière de ». En 2006, une nouvelle rubrique « Actu d’arts » a vu le jour, avec des critiques de spectacles, des présentations d’expos, de festivals, d’ateliers et une revue de livres. Au final, cette revue est la plus pointue de celles actuellement sur le marché, et l’on peut aller encore plus loin avec la collection des albums Dada (le tout aux éditions Mango).
Disponible en librairie et sur Internet (fnac.com, amazon.fr, alapage.com et chapitre.com). Prix au numéro : 7,50€. Abonnement à l’année : 55 € (9 numéros).
| Alexandre Faure et d’Héliane Bernard, pionniers de ces revues d’art pour enfants. |
| Alexandre Faure et sa compagne Héliane Bernard sont historiens. En 1991, ils bousculent de manière iconoclaste le monde de l’art en le mettant à la portée des enfants, avec la publication de la revue Dada. Ils réalisent de façon indépendante les douze premiers numéros avant de rejoindre les éditions Mango, en 1994. Parallèlement, ils travaillent à la création de plusieurs collections dont « Il suffit de passer le pont », des albums qui réunissent artistes et poètes du passé et du présent destinés aux enfants dès 8 ans. En 2003, après le rachat de Mango par le groupe de presse Médias Participations (via Fleurus), ils quittent le navire et proposent aux éditions du Seuil un concept de magazine dans la suite logique de Dada, intitulé 9 de Cœur. Ce trimestriel est chaque fois consacré à un thème dominant (arts et musique, arts et livres, l’art brut, les arts africains, le mail art) avec une approche pluridisciplinaire : l’Art, l’Histoire et l’imaginaire sont mis en présence. En 2004, le rachat du Seuil par La Martinière met fin l’aventure après seulement cinq numéros. Héliane Bernard et Alexandre Faure ont à nouveau rebondi et rejoint les éditions Michalon, avec lesquelles ils développent « Tatou », une collection d’albums illustrés et de fiches pédagogiques pour une initiation aux arts, à la poésie, aux contes et à tous les savoirs. Dernier album paru : Les métamorphoses d’Aladin ou comment il fut passé au caviar. |
