La Cour des comptes critique vivement l’Education nationale

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Après l’Institut Montaigne, c’est au tour de la Cour des comptes de rendre son rapport sur l’Education nationale. Et le bilan est le même : rien ne va ! 

L’éducation est le premier budget de la France, avec 53 milliard d’euros pour 10 millions d’élèves. Pourtant l’institution va mal (on s’en doutait un peu). Une semaine après l’Institut Montaigne, c’est au tour de la Cour des comptes de publier un rapport alarmant.

 

Si l’école française se situe dans la moyenne, tant au niveau des coûts que des résultats, elle a en effet quelques particularités inquiétantes. La France est ainsi le pays d’Europe où le retard scolaire à 15 ans est le plus important, un de ceux où les écarts de résultats entre élèves se sont le plus accrus depuis 2006 et où l’impact de l’origine sociale sur les résultats des élèves est le plus élevé. De quoi faire de la France le pays « le plus éloigné de l’égalité des chances ».

En cause, une mauvaise gestion des moyens de la part du ministère, pas du tout utilisés en fonction des objectifs à atteindre. Trop homogène, le budget ne répond pas aux besoins véritables des écoliers, privilégiant les élèves sans difficultés particulières sans prendre en charge ceux nécessitant un traitement urgent et efficace (la Cour des comptes dénonce  les « effets d’affichage » du gouvernement vis-à-vis des ZEP).

Le primaire, particulièrement en difficulté, est moins subventionné que les collèges et les lycées. Afin de résoudre ces paradoxes, le rapport réclame une plus grande autonomie des chefs d’établissements, afin qu’ils puissent eux même répartir les subventions suivant leurs besoins.

Souvent pris pour cible par les ministres de l’Education nationale, les professeurs sont mis hors de cause par le rapport. Ils devraient même être revalorisés et mis au centre de l’école, car « c’est moins en raison des réformes ministérielles que grâce à l’implication personnelle des enseignants et autres agents de l’éducation national que les politiques éducatives peuvent aujourd’hui se concrétiser au plus près des élèves ».

Assumant certains dysfonctionnements, l’Education nationale reconnaît que le rapport de la Cour des comptes est une « contribution importante au débat ». Elle regrette toutefois qu’il « fait trop peu de cas des réformes engagées depuis 5 ans et qui en grande partie, répondent à ces préconisations ». Un reproche que la Cour des comptes pourra contester : d’après son rapport, l’Education nationale n’évalue même pas l’efficacité des politiques qu’elle met en œuvre et, dans le plupart des cas, en ignore le coût.

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