Un enfant autonome est un enfant heureux !

0
6253

Un enfant autonome est un enfant épanoui

>Vous dites que l’autonomie mène à la réussite de l’enfant…

CH : Je dis que c’est en s’habillant seul le matin et qui plus est à un rythme qui fasse que l’on soit prêt à l’heure pour aller à l’école que l’on apprend d’une part à s’organiser et que, d’autre part, on acquiert une confiance en soi. Sens de l’organisation et confiance en soi  sont les deux choses importantes quand on passe des examens.

Il est essentiel que les enfants, dès leur plus jeune âge, puissent prendre conscience de leurs possibilités. Les enfants qui n’arrivent pas à concentrer leur attention, à faire un effort et à aller au bout d’un exercice sont ceux auxquels on n’a pas appris l’autonomie. Et beaucoup d’enfants intelligents ont des difficultés d’apprentissage pour cette raison.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, l’entrée dans les grandes écoles se prépare dès les premières années de vie. En revanche, faire faire du chinois à un nourrisson ne sert à rien!

>Une autonomie loupée, ça ne se récupère jamais ?

CH : Ce qui est passé est passé mais rien n’est irréversible. On n’est pas non plus condamné à échouer parce que nos parents ne nous on pas laissés prendre nos marques.

Les parents qui s’aperçoivent qu’ils ont fait fausse route peuvent dire à leur enfant : « voilà, quand tu étais petit, je faisais tout à ta place. Maintenant, tu me demandes à quelle heure tu dois faire ceci, à quelle heure tu dois faire cela. Moi, je te dis tu es capable de t’organiser toi-même. Trouve l’organisation, on en reparle si tu veux après mais vas-y, pense par toi-même. J’ai cru t’aider en répondant quand tu me demandais combien faisaient 2 plus 2 mais maintenant je me rends compte que ça ne t’a pas aidé. »

Les enfants sont capables d’entendre un tel discours et si le comportement des parents suit, tout est rattrapable.

>On a parlé d’autonomie motrice dont découle l’autonomie intellectuelle. Qu’en est-il des autres formes d’autonomie ?

CH : L’autonomie de pensée est importante aussi : une chose est d’imposer à l’enfant de respecter les règles, autre chose est d’accepter qu’il puisse les discuter. On est obligé de s’arrêter au feu rouge mais on peut avoir des discussions sur l’utilité des feux rouges. Quant à l’autonomie affective, elle est liée à l’interdit de l’inceste posé par les parents.

En gros, l’enfant doit comprendre qu’il ne doit rien à ses parents en termes affectifs. L’autonomie, c’est ne pas avoir de dette affective : l’enfant a le droit (et même le devoir) d’avoir des copines et des copains à l’extérieur et puis aussi des petites copines et des petits copains… c’est-à-dire une vie privée. La vie privée, c’est là où les autres sont privés d’aller voir. Et les parents, sauf s’il y a danger bien sûr, n’ont pas à s’immiscer dans les histoires d’amitié des enfants.

A lire : Grandir, les étapes de la construction de l’enfant, le rôle des parents par Claude Halmos – Editions Fayard, 340 pages, 20,90 €

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.