En 2009, les industries médicamenteuses se sont penchées sur la pédiatrie, apportant notamment des traitements innovants pour lutter contre l’épilepsie grave.
Soigner vos enfants : la pédiatrie innove
Les entreprises du médicament présentaient mardi leur bilan pour l’année 2009. Parmi les 42 nouvelles solutions thérapeutiques commercialisées cette année, 11 sont consacrées au domaine de la pédiatrie. Une avancée notable, résultat du Plan d’investigation en pédiatrie mis en place en 2006.
« Dans la pédiatrie, le domaine était désert» rappelle Gérard Pons, vice-président du Comité Pédiatrique EMEA. Aujourd’hui encore, de nombreux médicaments pour adultes sont utilisés pour les enfants, parfois sous prescription, les doses étant juste réévaluées en fonction du poids, des approximations dangereuses ne prenant pas en compte les spécificités de l’enfant.
Pour freiner ces pratiques et encourager des recherches spécialisées, le Comité Pédiatrique a mis en place, en 2006, un règlement à l’échelle européenne. Les entreprises travaillant sur de nouveaux médicaments doivent désormais présenter parallèlement un PIP (plan d’investigation pédiatrique), une annonce d’étude visant à créer une version pour enfant du traitement.
Pédiatrie : des médicaments spécialement conçus pour les enfants
Ces PIP doivent prendre en compte les spécificités liés à l’enfant comme les mécanismes de croissance, mais aussi les voies d’absorption prévues, ainsi que les odeurs et les goûts. Contraignant, le PIP indemnise en partie les recherches lorsqu’elles sont effectuées suivant les méthodes annoncées. En revanche, rien ne garantit la mise sur le marché des produits, l’ AFSSAPS (autorité française de sécurité sanitaire des produits de santé) restant la seule institution à délivrer cette autorisation.
Proposer un PIP est devenu obligatoire pour toute recherche sur de nouveaux traitements thérapeutiques. Il est fortement encouragé pour les produits déjà mis sur le marché, ainsi que sur ceux tombés dans le domaine public (dans le cadre du volontariat). Le plan est efficace, bien que les recherches dans le domaine de la pédiatrie rencontrent des difficultés particulières : il est bien plus difficile de trouver des patients volontaires et le suivi exigé est beaucoup plus long.
Même si le plan PIP n’est en place que depuis trois ans, ses effets sont déjà mesurables : 11 nouvelles solutions thérapeutiques ont été apportées pour les enfants cette année, dans le domaine de l’épilepsie, de maladies rares (hyperphénylalaninémie) et de maladies généralement développées par l’adulte et peu fréquentes chez l’enfant (maladie de Crohn).
De nombreuses autres avancées devraient suivre dans les années à venir, les entreprises du médicaments précisant que les recherches, après une période de calme, progressent rapidement.
