Paroles d’adoptants

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Qui mieux que les adoptants eux-mêmes pour parler des joies et des difficultés de l’adoption ? La parole est à l’expérience !

Catherine, 33 ans, professeur des écoles, célibataire, maman de Fantine née au Vietnam en août 2005 et en « attente » d’un deuxième enfant.

« J’ai adopté Fantine en août 2005 en procédure individuelle et je suis titulaire d’un second agrément depuis le 5 juin dernier : je suis le numéro 1 368 sur la liste d’attente pour le Vietnam… J’étais le numéro 1 406 en juin 2007 ! Les adoptions par l’AFA dans ce pays étant très lentes, je commence un dossier pour le Mali parallèlement. Je n’ai rencontré aucun obstacle pour mes deux agréments, le département de la Charente ne faisant pas de différence entre un couple et une personne seule pour l’adoption et le statut de célibataire ne posant pas de problème pour le Vietnam. La création de l’AFA était une bonne chose car elle a permis d’ouvrir des pays comme la Chine à l’adoption autrement qu’au travers des OAA. Mais le problème de l’AFA, hélas, c’est une mauvaise gestion. Au Vietnam, par exemple, très peu d’orphelinats travaillent avec elle… Elle a mis très longtemps à comprendre que de nombreux pays attendent une contrepartie humanitaire. Et puis il y a une méconnaissance réelle, pour ne pas dire une incompétence : l’argument de l’application plus répandue de la Convention de la Haye est un faux argument ; le Mali, par exemple, qui a signé la convention depuis peu, n’a en rien changé sa manière de fonctionner mais dans ce pays, précisément, l’AFA a un rôle de « boîte aux lettres », le dossier transite par elle mais elles n’intervient en rien dans l’attribution de l’enfant ».

Blanche, 47 ans, maman de jumeaux biologiques de 22 ans et de Thuân, petit vietnamien de 3 ans et demi.

« Nous avons commencé notre démarche d’adoption fin 2004 et nous avons eu l’énorme chance d’avoir pu envoyer notre dossier à la Mission d’Adoption Internationale avant la fermeture de l’adoption individuelle, le 1er octobre 2005. Nous avions des jumeaux déjà grands et n’arrivions pas à avoir un troisième enfant après des traitements de PMA (Procréation Médicalement assistée) comme c’est le cas de beaucoup d’adoptants. On s’était dit depuis des années qu’on adopterait un enfant si on ne pouvait pas en concevoir un. Ca n’était pas une lubie, il y a toute une démarche de réflexion, d’acceptation : il faut savoir qu’un enfant qu’on adopte a déjà subi des traumatismes, il a dans la plupart des cas été abandonné et il risque, bien sûr, d’avoir des soucis psychologiques… Et puis, il peut être confronté au racisme. C’est important d’être préparé à ça et pour cela, les réseaux d’adoptants sur internet sont d’une grande aide. La procédure d’agrément, même longue, me paraît plutôt positive, en tout cas pour moi, elle s’est bien passé. Cela permet de peaufiner son projet, de mieux prendre conscience des enjeux. Mais il y a une part de chance aussi : vous pouvez, pour des raisons aléatoires, ne pas plaire à un psychologue qui donnera alors un avis défavorable. Ca tient parfois à pas grand-chose. Je connais des gens plus jeunes que moi (j’ai 48 ans aujourd’hui) qui se sont vus refuser l’agrément parce qu’ils sont tous les deux enfants de divorcés ».

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