Violences sexuelles : le rapport accablant

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L’Association Mémoire Traumatique et Victimologie, avec le soutien de l’Unicef, a publié une étude inédite sur l’impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte. Cette enquête est la première sur le sujet, bien qu’elle révèle qu’une femme sur cinq et un homme sur quatorze ont subi des violences sexuelles au cours de sa vie. Plus inquiétant encore, la majorité des violences sexuelles seraient perpétrées sur des mineurs.

Cette enquête de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie s’inscrit dans la campagne « Stop au Déni » lancée il y a un an. Au vu des chiffres accablants qu’elle révèle, cette enquête a pour but d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics pour améliorer l’identification, la protection et la prise en charge des victimes.

L’enquête « Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte » a été réalisée de mars à septembre 2014 auprès de 1214 victimes de violences sexuelles, âgées de 15 à 72 ans. Parmi elles, 1153 étaient des femmes et 61 des hommes.

« Ce sont les enfants qui courent le plus de risques de subir des violences sexuelles, et c’est au sein du foyer que ce risque est le plus élevé. »

 

81% des victimes étaient mineures au moment de l’agression, près de la moitié avait moins de 11 ans.

Dans l’immense majorité des cas de violence, la victime connaît son agresseur. Il peut s’agir d’un membre de la famille, dans près de la moitié des cas, ou d’une personne faisant partie du cercle de connaissances de la victime.

Ainsi, l’enquête nous apprend que les viols perpétrés par des inconnus représentent une proportion inférieure à 20% des agressions recensées.

« Le viol qui hante l’imaginaire collectif de nos sociétés patriarcales, celui perpétré sur une jeune femme par un inconnu armé, dans une ruelle sombre ou un parking, est donc loin d’être représentatif de la réalité. »

 

L’inceste et le viol conjugal sont, quant à eux, très répandus. Ils concernent respectivement une victime mineure sur deux et une victime adulte sur deux.

95% des victimes estiment que l’agression sexuelle a eu un réel impact sur leur santé mentale. Mais pas que, de nombreuses personnes parmi les victimes interrogées rapportent des pathologies somatiques : douleurs chroniques, pathologies de l’appareil uro-génital, cancers etc.

De plus, plus la victime est jeune au moment des faits, plus son agression aura un impact sur sa vie future. L’inceste et le viol conjugal sont d’autant plus traumatisants qu’ils sont perpétrés par une personne de confiance ou une personne représentant l’autorité pour la victime.

Compte tenu de ces résultats et du nombre de victimes d’agression sexuelles en France, il est urgent de faire évoluer les consciences. C’est dans la prise en charge et l’accompagnement que les plus gros efforts sont à faire. « Il est urgent que les pouvoirs publics mettent en œuvre les moyens nécessaires pour protéger, accompagner et soigner efficacement toutes les victimes de violences sexuelles afin d’enrayer le cycle infernal des violences », déclare la Dr Muriel Salmona, Présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie.

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