Le bisphénol A interdit dans les biberons… et ailleurs ?

Une loi vient d’interdire le bisphénol A présent dans les biberons. Insuffisant selon les associations, qui réclament une interdiction globale.

Les biberons fabriqués à base de bisphénol A ont été officiellement interdits par l’Assemblée nationale le mercredi 23 juin.  Le composé chimique serait « préoccupant pour la fertilité de l’espèce humaine » et pourrait provoquer des « effets toxiques possibles mais non démontrés ».

Une première victoire, en attendant la suite : un amendement proposé par le député Gerard Bapt visant à interdire le bisphénol A de tous les produits de consommation a lui été refusé.

Le bisphénol A est l’objet de polémiques depuis plusieurs années. Selon certains chercheurs, la consommation par le nourrisson d’une trop grande quantité pourrait provoquer des troubles du comportement et une baisse de fertilité chez les hommes, ainsi qu’une puberté précoce chez les filles. D’autres études disent que pour qu’un enfant soit intoxiqué au bisphénol A en buvant dans un biberon, il devrait ingurgiter une quantité astronomique de liquide. Par mesure de précaution, l’Etat a tranché en faveur des antis.

Vers une interdiction totale du bisphénol A ?

Les détracteurs du bisphénol ne sont pas satisfaits pour autant. Selon l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), un enfant nourri au sein aurait dix à vingt fois plus de chances d’être contaminé par le bisphénol. En effet, le bisphénol est présent dans de nombreux produits de la vie quotidienne, tel que le petit matériel electro ménager, des récepients pour micro-ondes ou des revêtements de boites de conserve. Hors, la consommation par la mère d’une petite quantité de bisphénol pourrait avoir d’importantes répercussions sur son enfant, par transmission directe lors de la grossesse ou lors de allaitement.

D’ici au 1^er janvier 2011, le gouvernement remettra un rapport sur les mesures déjà prises et celles envisagées pour informer les mamans. Pour le Réseau Environnement Santé, seule l’interdiction est valable, l’information touchant inégalement les mères de famille.

Un appel européen vient d’être lancé par 60 scientifiques et plusieurs ONG à l’AESA (agence européenne de sécurité alimentaire) pour « mettre fin à la contamination de la quasi-totalité des fœtus et des nourrissons allaités par une suubstance toxique comme le bisphénol A.”

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