Obésité infantile : la folle ascension

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Le 12 janvier 2008, l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire organisait sa 4ème journée d’information et de dépistage de l’obésité infantile. Un fléau mondial où la France fait figure d’anorexique en regard des Etats-Unis et de beaucoup de nos voisins européens. Il n’empêche, chez nous, le nombre d’enfants obèses a doublé en dix ans. Etat des lieux, diagnostic et prévention : Côté Mômes fait le tour de la question.

Obésité infantile : des chiffres alarmants

La balance de nos enfants penche-elle du mauvais côté ? Clairement, oui. Les derniers chiffres officiels font état d’une augmentation de 5,7 % par an de l’obésité infantile et ils sont aujourd’hui 1,5 millions de jeunes concernés, soit un enfant sur 6. Or on sait que les 2/3 des enfants obèses le resteront à l’âge adulte, avec toutes les conséquences psychologiques et physiques que cela entraîne : risque de maladies cardio-vasculaires triplé, risque de diabète multiplié par 9, hypertension, troubles respiratoires… Et une espérance de vie réduite en moyenne de 13 ans.

Quelques disparités concernant l’obésité

Lueur d’espoir tout de même dans ce paysage encombré : dans les milieux favorisés, la courbe de l’obésité infantile s’est stabilisée depuis 2000… Ce qui, hélas, ne suffit pas à inverser la vapeur quant aux chiffres dans leur ensemble. De là à conclure que les fruits et légumes ne sont plus à la portée de certaines catégories sociales, il n’y a qu’un pas.

Le poids de l’hérédité n’est pas négligeable non plus dans ce phénomène : une étude réalisée par l’INSERM montre que le risque de devenir obèse est multiplié par 4 chez les enfants dont un parent est obèse et par 8 chez les enfants dont les 2 parents le sont. La tranche d’âge la plus touchée reste les 7/12 ans même si cette maladie apparaît souvent avant l’âge de 2 ans.

Obésité infantile : de mauvaises habitudes

Pas de panique cependant : l’obésité n’est pas une fatalité, l’arme la plus redoutable pour l’éviter restant le suivi régulier du fameux indice corporel (IMC) intégré dans le carnet de santé des enfants depuis 1995.

 Du côté de l’alimentation, il s’agit avant tout de privilégier une diversification alimentaire tardive chez le nourrisson, de se méfier des protéines en trop grandes quantités, de limiter la consommation excessive de sucres rapides ou graisses saturées et de fuir le grignotage.

Si les enfants ne mangent pas plus aujourd’hui qu’hier, ils mangent souvent de façon déstructurée, en privilégiant les mauvais aliments. Rien ne vaut des repas pris tous ensemble, en famille, à heures les plus régulières possibles. Enfin et bien sûr, aller faire une balade à vélo le dimanche est nettement meilleur pour la santé que de gigoter devant une console ou de se vautrer devant la télé.

L’UFC Que Choisir ouvre la chasse à la pub

En décembre dernier, six associations, l’UFC Que Choisir en tête, fortes des résultats piteux de l’enquête de terrain qu’elles avaient menée, ont demandé à la Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot, de faire de la lutte contre l’obésité une priorité de santé publique. Cette lettre était assortie de propositions concrètes de ce collectif baptisé « obésité : protégeons nos enfants ».

Parmi ces propositions, l’attribution du statut « intérêt général permanent » pour la filière fruits et légumes qui bénéficierait d’une réduction de 50% de ses coûts publicitaires et du doublement de l’aide publique à la recherche ; également au menu, pour les PME de l’agroalimentaire, le doublement de l’aide de la recherche publique pour améliorer la qualité des produits proposés en rayon ; pour les cantines scolaires, le collectif recommande une obligation d’application des recommandations nutritionnelles officielles ; enfin, les publicités télévisées pour des produits déséquilibrés seraient strictement encadrées et les confiseries retirées de la proximité des caisses des grandes surfaces.

Pour l’heure, onze multinationales de l’agroalimentaire se sont engagées auprès de la Commission européenne à ne plus insérer de publicités pour des produits qui ne respecteraient pas certains critères nutritionnels dans les programmes pour les moins de 12 ans. Mais même si elles s’appellent Kellogg’s, Nestlé ou Coca Cola, c’est encore trop mince pour entraîner des décisions radicales au plan national !

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