C'est Pas Sorcier : la recette avec Fred

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Les enfants l’adorent. Les parents la regardent avec eux. Les enseignants la saluent bien bas. En quelques années, C’est Pas Sorcier, la célèbre émission de France 3 qui nous apprend les sciences tout en nous amusant, est devenue une véritable institution. L’une des rares à garder sourire et simplicité malgré le succès. Pourtant, derrière la caméra, on trouve du travail, du travail et encore du travail ! Nous avons rencontré Fred le baroudeur, l’un des présentateurs…

Mais au fait, c’est quoi la recette de C’est Pas Sorcier ? Pour s’en faire une première idée, rien de tel qu’un petit périple avec Fred…

Ce sera l’Auvergne, pour la préparation de l’émission sur les eaux minérales. Nous voici donc côté terrain dans l’usine de fabrication de Badoit, à Saint-Galmier. Dans la salle blanche entièrement stérile où il faut montrer patte de la même couleur, Fred se concentre, relit le texte qu’il a lui-même écrit, est concentré sur ce que le réalisateur lui demande, peaufine en fonction des plans de tournage. Jusqu’au dernier moment, ça bouge. Le texte mais aussi le ton, les mimiques. Puis le silence, le “quand tu veux” et le moteur. Fred passe alors d’écrivain à comédien, truculent, talentueux et discipliné. Et la magie opère. On se prend à lui trouver des airs de Richard Bohringer ou de Jacques Higelin ou des deux… Bref, il se passe quelque chose qui va au-delà de la simple présentation. Mais revenons à nos bouteilles !

Entre deux prises, Fred nous explique tout, comment on enlève le gaz de l’eau au départ pour en extraire le fer, comment on remet le gaz ensuite, les 40 000 bouteilles produites par jour, ce qu’est une appellation d’eau minérale naturelle… Un puits de science, ce garçon ?

“Non, non, non, affirme-t-il. On acquiert une certaine culture scientifique mais on ne garde bien en mémoire que les sujets qui nous plaisent le plus. Et puis de temps en temps, on nettoie le disque dur !”. Mais où trouvent-ils toutes ces infos ?

“La pêche aux infos, c’est le journaliste. Il y en a un par émission qui prépare tout, décortique tout pour nous. Il doit être capable d’aller voir les scientifiques en disant “je n’ai pas compris” et éventuellement de leur demander des explications avec un papier et un crayon. Parce qu’après, nous, en réunion, il faut qu’on comprenne tout !”

Au fait, comment font-ils pour coordonner la théorie et la pratique ?

“L’émission est très découpée. Avec Jamy, on travaille en décalé. Nous sommes rarement ensemble même si on peut avoir l’impression que l’on vit dans le camion ! En fait, on se voit deux fois en réunion sur un thème : la première pour orienter le journaliste et faire un pré-scénario, la seconde pour le scénario final”. Les idées ? Elles se renouvellent sans cesse. “Cette année, on a 27 émissions à fabriquer. On a défini en gros tous les thèmes, qui bougeront peut-être en fonction de l’actualité. Nous n’avons jusque là jamais été en panne d’inspiration… Et puis un thème en appelle souvent un autre parce que l’on ne peut pas tout dire en 26 minutes. Alors on reprendra le thème sous un autre angle pour une autre émission“.

Le plus beau souvenir de tournage de Fred ?

 “Difficile à dire. Il y en a plein. L’émission sur les volcans en fait partie pour une raison très simple : nous avons eu une chance inouïe car l’Etna est entré en éruption au moment où nous remballions, à minuit. Jusqu’à sept heures du matin, nous avons continué à tourner en réécrivant tous les textes sur le champ et on a assisté à une éruption totale avec la phase de paroxysme où le volcan, comme un chalumeau géant, balançait un jet continu à 500 mètres de haut… Mais j’en ai plein, plein des souvenirs extraordinaires !”

Se doutait-il au départ que C’est pas Sorcier deviendrait une telle référence ?

“Pas du tout. Par contre, quand on a fabriqué le concept, on a senti très vite que le public arrivait. Et depuis que c’est rediffusé, ça a pris une dimension incroyable parce que non seulement on a touché les jeunes mais aussi les moins jeunes. Je crois que ce que l’on a réussi à faire, c’est à déculpabiliser l’ignorance. En général, les adultes n’osent pas dire ce qu’ils ne savent pas, ce qui est idiot puisque personne ne sait tout dans tous les domaines. Avec nous, les gens se disent, eh ben tiens, il est en train de poser la question que je me posais.” Passionné, Fred va tout nous dire de ses souvenirs amazoniens quand il faut partir pour Arvie découvrir une autre source, inépuisable elle aussi.

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