J’ai envie qu’il se marre, qu’il soit à l’aise dans ses baskets et qu’il sache également faire la part des choses entre ce qui est grave et ce qui ne l’est pas. Il est important aussi qu’il puisse intégrer les différences et les accepter. Et qu’ainsi armé, il sache se défendre. Cette tolérance s’apprend très tôt, dès les premières cours de récréation. Un lieu cruel où les enfants ne se font pas de cadeaux. Alors qu’il suffit souvent d’un trait d’esprit ou d’humour pour s’en sortir. Plutôt que de se bagarrer ou de pleurer dans son coin.
CM : Y a-t-il des choses que vous ne feriez plus ou, au contraire, que feriez-vous avec le recul ?
Je n’avais rien anticipé. L’après naissance ce n’est pas drôle. Et neuf mois en tête à tête, où les journées semblent si longues, en robe de chambre, au bout du rouleau, je ne recommencerai pas. Est-ce mon côté bonne élève mais je voulais tout bien faire, j’avais peur de le confier et j’ai renoncé à tout. Il faut, dans un premier temps, accepter que la vie change et comprendre que ce bouleversement n’est que provisoire. Mais pour le premier on ne le sait pas. Idem pour la diversification alimentaire. J’avais décidé pile le jour de ses quatre mois, de lui donner des petits pots. Une vraie catastrophe. Il a refusé, j’ai insisté et cela a fini en drame.
CM : Les enfants, en général, ont-ils évolués par rapport à maintenant ?
La société change, les enfants aussi. Et comme beaucoup d’entre eux ont des parents divorcés, ils sont plus mâtures et ont souvent compris des choses de grands. Aujourd’hui, aussi, ils sont bombardés d’images et d’infos. Les écrans ont envahi leur quotidien. Mais cela peut être dangereux car générateur d’angoisses, la télévision ne véhiculant pas que des bonnes nouvelles. Et franchement, question technologies, ils sont imbattables. Luigi sait mieux se servir de mon Smartphone que moi.
