Pour ou contre la fessée?

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La fessée : où commence la violence ?

Mais la fessée sous toutes ses formes, est-elle un véritable châtiment ? Car les mots sont forts pour dénoncer des agissements qui, quand ils sont exceptionnels notamment sous le coup de l’exaspération, pourraient être considérés comme des actes « normaux » dans une vie de parent.
Autant il est aisé de concevoir de classer dans la maltraitance la fessée déculottée, préméditée, humiliante, autant la tape qui part sur les fesses d’un enfant qui ne veut rien entendre ne relève pas du même processus.

Entre un parent qui prend plaisir à soumettre son enfant en le frappant régulièrement et un parent qui donne une tape sur les fesses parce que son gamin s’approche dangereusement du vide malgré ses mises en garde ou qui fait un méga caprice pour un ixième tour de manège, il y a incontestablement un gouffre. Quel enfant considèrera comme abusif un tel parent et le dénoncera à la justice ? « Quelle brigade d’intervention viendra embarquer le parent maltraitant qui aura craqué une fois ? Qui va dénoncer qui ? Et pourquoi ne pas introduire des caméras dans les familles pour vérifier leur aptitude à élever sans jamais s’énerver ? » s’indignent les opposants à une telle législation.

Où s’arrête la liberté ?

A une époque où les parents sont déjà en désarroi quant à leur rôle, souvent dépassés par des enfants rois, où l’on n’a jamais tant parlé de nécessaire autorité, il y a de quoi y perdre son latin. Et puis prendre des cours pour être un parent toujours zen qui élève ses enfants parfaitement paraît bien utopique. D’autant que, par-delà les conseils et les bons sentiments des professionnels de l’enfance, la vraie vie n’est pas toujours la même que dans les livres et ce qui fonctionne avec un enfant ne fonctionne pas forcément avec un autre.

Alors, si on laissait les parents « suffisamment bons » selon le psychanalyste Winnicott faire leur boulot en leur âme et conscience ? Ou alors, et là il faudrait plaider pour un permis d’être parent, allons aussi chercher la petite bête du côté des mots car ils peuvent, eux aussi, être carrément blessants et faire des ravages bien plus compromettants pour l’avenir de l’enfant que deux fessées « bien méritées».

Mais cessons la provocation : oui, au Pays de Candy, à Disneyland, bref, dans un monde idéal, la fessée, même très rare et accidentelle, est une honte absolue. Dans une vie normale, où être parent c’est aussi apprendre à l’être, les parents, dans leur grande majorité, font de leur mieux, se posent beaucoup de questions. Ils ne sont pas parfaits mais cherchent à s’améliorer. Une loi qui interdirait la fessée aurait sans doute le mérite de les faire réfléchir dans le bon sens mais laissons-leur au moins le bénéfice du doute et le droit à l’erreur!

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