Gardes d’enfants, de fortes inégalités territoriales

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2011

Selon un récent rapport parlementaire, même si globalement le bilan est positif, l’offre de crèches et de nounous reste insuffisante et très mal répartie en France. Alors qu’en région parisienne il est difficile de placer son enfant, il manquerait entre 300 et 500 000 places en crèches dans tout le pays.
 

On comptait 48,7 places pour 100 enfants de moins de trois ans en 2009 (derniers chiffres disponibles), relève le Conseil d’analyse stratégique (CAS). Cet indice était de 42 en 2004 et « devrait être supérieur à 50 » fin 2012, poursuit l’institution.

Si trouver une place en région parisienne relève souvent du casse-tête, certaines crèches de France sont à moitié vide (le taux moyen de remplissage tourne aux alentours de 60%). Du côté des nounous, la situation n’est pas idéale non plus. À Paris elles sont très difficiles à trouver, alors que dans certains départements ruraux les assistantes maternelles ne trouvent pas d’enfants à garder. La situation n’est pas près de s’améliorer puisque de moins en moins d’enfants de moins de 3 ans sont scolarisés (à cause du manque d’enseignants en maternelle). La forte natalité française n’arrange rien.

De nets efforts des pouvoirs publics depuis 2009

Précisément, « le nombre de places en accueil collectif est passé de 295.929 en 1999 à 357.003 en 2009 », détaille le CAS, qui parle d’une « décennie d’efforts » des pouvoirs publics via des créations de crèches ou un meilleur taux de remplissage des établissements.

 

La France compte 2,4 millions d’enfants de moins de trois ans. La plupart (63%) sont gardés par leurs parents, les autres par une assistante maternelle (18%) et en accueil collectif (10%), selon les chiffres ministériels. Pour autant, rappelle le CAS, un rapport parlementaire de 2008 estimait qu’il manquait entre 300 et 500.000 places d’accueil collectif ou individuel. Le plan de développement de l’offre lancé en 2009 visait à créer 200 000 nouvelles solutions d’accueil d’ici 2012. Fin 2010, avec environ 80 000 places supplémentaires disponibles, les objectifs du plan devraient être atteints en 2012.

Même constat pour les « nounous »

« Dans certains départements ruraux, comme en Mayenne par exemple, certaines assistantes maternelles ne trouvent pas d’enfants à garder », confirme Sandra Onyszko, de l’Unafaam (fédération d’assistants maternels et familiaux). Parallèlement, « environ un tiers » des 426 400 assistantes maternelles agréées n’exercent pas leur métier, et bon nombre d’entre elles accueillent moins de quatre enfants (le maximum autorisé). Sans compter que des dizaines de milliers d’entre elles partiront en retraite dans les prochaines années.

Le CAS prône donc la fixation d’objectifs chiffrés, via des « schémas départementaux obligatoires » de développement de l’offre, et de moduler en fonction des besoins les aides publiques à la création de places.

Les six propositions du centre d’analyse stratégique

1-Plafonner les tarifs facturés aux parents par les micro-crèches (structures de plus petites tailles créées en 2007) choisissant comme mode de financement la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE).

 

2-Déterminer un nombre optimal de Relais d’assistantes maternelles par assistantes maternelles. Concentrer les moyens dans les territoires les moins bien pourvus.

 

3-Confier à une collectivité publique la responsabilité contractuelle et l’avance de salaire pendant la formation continue des assistantes maternelles.

 

4-Rendre obligatoires et publics des schémas départementaux de développement de l’offre d’accueil du jeune enfant identifiant les zones prioritaires selon des critères à définir.

 

5-Systématiser la transmission des prévisions de l’Education nationale concernant la scolarisation à 2 ans aux commissions départementales d’accueil du jeune enfant.

 

6-Confier au Haut Conseil à la famille la responsabilité d’engager une réflexion sur la pertinence d’une intégration renforcée entre l’accueil préscolaire avant 3 ans et l’accueil scolaire jusqu’à 6 ans.

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