L’UNICEF en appelle aux candidats à l’élection présidentielle

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L’UNICEF publie un manifeste pour l’enfance à destination des candidats à l’élection présidentielle. 10 propositions « pour appeler le futur président de la République à mener une véritable politique globale de l’enfance ».
 

Sur la base de Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) et d’un diagnostic de la situation en France, l’UNICEF a élaboré 10 propositions sur les thèmes de la pauvreté, de l’éducation, du handicap et de la justice des mineurs. « Deux millions d’enfants vivant en dessous du seuil de pauvreté, 600 000 enfants mal logés, 20 000 enfants sans domicile fixe, enfants roms, jeunes délinquants, ceux vivant dans les territoires d’outre-mer, en situation de handicap, mineurs isolés étrangers… Il est inconcevable que les candidats passent sous silence ces situations intolérables. Le contexte de crise économique ne doit pas servir d’argument pour reléguer les enjeux de l’enfance et de l’adolescence au second plan. Les droits de l’enfant doivent s’appliquer à tous et partout, sans discrimination », explique Jacques Hintzy, Président de l’UNICEF France.

Le manifeste sera distribué dans les prochains jours à l’ensemble des candidats qui devront le signer. Le grand public peut également le signer sur www.unicef.fr/elections2012.

Les 10 engagements de l’UNICEF

1-Pour une politique nationale de l’enfance ambitieuse : La création d’un Ministère de plein droit à l’enfance et à l’adolescence, d’un observatoire national de l’enfance et d’une délégation parlementaire dans chacune des chambres du Parlement. L’élaboration d’un code de l’enfance.

2-Pour protéger les droits des enfants fragilisés par la pauvreté : Une meilleure prise en compte, dans les politiques publiques, des droits des enfants les plus fragilisés par la pauvreté et l’exclusion sociale. La création d’un droit à la compensation de la pauvreté des enfants pour favoriser leur accès à la cantine scolaire, aux sports et aux loisirs, à la santé, aux technologies numériques…

3-Pour un véritable droit à la santé des enfants : La définition d’une politique globale de santé et de prévention en direction des enfants de 0 à 18 ans. Elle doit préserver la spécificité des professionnels de la santé infanto-juvénile, assurant un accès équitable à la prévention et aux soins à chaque enfant, y compris dans les DOM et TOM, valorisant la médecine scolaire, garantissant l’accueil de la petite enfance, renforçant la prise en charge des troubles psychologiques et des adolescents en souffrance.

4-Pour une école française fondée sur l’équité : La réaffirmation de l’école comme lieu d’apprentissage des droits et de participation des enfants, mais aussi comme un espace d’équité, garantissant à chacun, quelle que soit son origine, les mêmes chances de réussite. Des réponses adaptées et concertées pour lutter contre la violence à l’école.

5-Pour une réelle politique en faveur des enfants en situation de handicap : Le respect des droits des enfants en situation de handicap leur permettant de se développer, de s’épanouir et de s’intégrer le mieux possible dans la société. Le renforcement de la formation des personnels et des moyens alloués à la prise en charge du handicap chez les enfants, l’accès aux lieux d’accueil de la petite enfance, à l’école dès la maternelle ainsi qu’aux structures spécialisées.

6-Pour une justice des mineurs respectueuse des droits de l’enfant : Une pause législative et l’engagement sans délai d’une réflexion concertée sur la prévention de la délinquance des enfants et des jeunes, son traitement civil et pénal, le suivi post-sentenciel, la définition d’une politique nationale globale et la définition d’un plan d’actions d’envergure, approuvé par le Parlement et doté de moyens suffisants. La spécificité de la justice des mineurs doit être préservée.

7-Pour le droit des enfants à l’expression et à être entendus : La mise en œuvre du droit à l’expression et à la participation des enfants et des jeunes ainsi qu’une réelle prise en compte de leurs opinions dans les politiques qui les concernent, notamment à travers la généralisation des conseils des jeunes dans les municipalités, la possibilité pour les enfants et les jeunes non majeurs de créer une association, l’apprentissage des droits de l’enfant et le renforcement de la participation à l’école.

8-Pour protéger les droits des enfants migrants sur le territoire français : Une meilleure prise en compte des droits de l’enfant dans les politiques migratoires de la France. La situation critique des mineurs étrangers isolés, particulièrement vulnérables, appelle une réponse concertée, à l’échelle nationale et européenne. Une attention particulière doit être portée aux enfants migrants en Guyane et à Mayotte.

9-Pour une adoption internationale respectueuse et protectrice des enfants dans les situations exceptionnelles : La mise en œuvre d’un moratoire en vue de geler les adoptions d’enfants par des familles françaises, effectuées dans l’urgence, lors de catastrophes ou de conflits mettant à mal l’organisation administrative du pays d’origine.

10-Pour une coopération internationale centrée sur l’enfant : Le renforcement de l’aide publique au développement et son orientation en faveur des femmes et des enfants les plus défavorisés. L’élargissement de la palette de financements innovants pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement en 2015.

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