Benoit Hamon ou l’art de la diversion

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En pleine polémique sur les rythmes scolaires et après avoir lancer une conférence pour réformer le système de notation à l’école, le ministre Benoît Hamon ouvre un nouveau chantier. Cette fois il s’agit d’inscrire l’apprentissage de l’égalité fille-garçon dans les programmes de l’école.

 

Après avoir été très controversés, les ABCD de l’égalité ne seront pas généralisés. Il s’agissait de projets éducatifs mis en place expérimentalement dans les maternelles de dix académies et ayant pour vocation de lutter contre les stéréotypes de genre. Pas généralisée donc, mais l’idée d’inscrire l’égalité dans les apprentissages de l’école n’est pas abandonnée par le ministre Benoît Hamon.

L’égalité fille-garçon sera inscrite dans le socle commun des connaissances qu’un enfant doit avoir à la fin de leur scolarité. L’idée : que l’égalité fasse partie du quotidien des enfants, partout, tout le temps. Les pros et les antis ABCD de l’égalité sont déjà contre cette nouvelle mesure. Contre le recul du ministre par rapport au précédent système proposé d’une part, et toujours contre l’enseignement de l’égalité à l’école d’autre part.

Cette nouvelle annonce sonne un peu comme une énième diversion pour le ministre Benoît Hamon. Juste deux jours après avoir annoncé des réformes à venir par rapport au système de notation, ce nouvel effet d’annonce tente d’enterrer les vrais enjeux de l’éducation : les rythmes scolaires, les effectifs, la salubrité des écoles, les équipements sportifs…

La formation pédagogique des professeurs, un vrai chantier

Au même moment, un rapport de l’OCDE indique que seulement 6 professeurs de collège sur 10 sont satisfaits de leur formation pédagogique. C’est bien en deçà de la moyenne des 34 pays interrogés, qui est de 9 professeurs satisfaits sur 10. La France se retrouve en queue de peloton.

Cela ne remet en rien en question les connaissances que les professeurs ont sur la matière qu’ils enseignent, le rapport indique que 9 professeurs sur 10 maîtrisent son domaine.

En termes de pédagogie, les professeurs de collège ont participé à 4 cours ou ateliers au cours des 12 derniers mois précédent l’enquête. C’est deux fois moins que dans la moyenne des 34 pays interrogés. De plus, 8 professeurs sur 10 admettent ne jamais assister au cours d’un collègue. Ils se sentent livrés à eux-mêmes sans système d’interaction et d’échange mis en place.

De ce fait, seuls 5 % d’entre eux pensent que leur métier est valorisé dans la société, c’est le plus faible pourcentage sur les 34 pays avec celui de la Slovaquie.

Plus que jamais, ce rapport montre que la formation pédagogique des professeurs, principalement au collège et au lycée est insuffisante. Puisque nos enseignants sont compétents dans leur domaine, pourquoi ne pas leur donner plus de clés pour transmettre leur savoir à leurs élèves de façon intelligente et ludique ?

Benoît Hamon souhaite remettre l’enfant au cœur de l’éducation, soit. Mais les professeurs, depuis la maternelle jusqu’aux grandes écoles, font partie intégrante du système de l’éducation. Eux aussi méritent d’être au centre des attentions.

Une réforme du système de formation pédagogique des professeurs, voilà une idée pour une prochaine annonce.

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