La maternité des Lilas, symbole d’une pratique alternative dans l’accompagnement des femmes pendant leur grossesse, risque plus que jamais de disparaître. Samedi, une manifestation a réuni les défenseurs de cet établissement-symbole.
Depuis bientôt cinquante ans, la maternité des Lilas fait partie des rares hôpitaux français qui considèrent que l’accouchement est un événement de vie avant d’être un événement médical. Ici, les choix des femmes y sont respectés au plus près, et l’on ne s’arrête pas à « ce qui se fait » en termes d’accouchement.
Aujourd’hui, la maternité des Lilas, « hôpital privé à but non lucratif » fait les frais du démantèlement de l’hôpital public. Harlem Désir, premier secrétaire du PS par intérim, Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon du Front de Gauche ou encore Eva Joly d’Europe-Ecologie-les-Verts… Plusieurs personnalités politiques se sont déplacées pour soutenir les centaines de personnes qui manifestaient samedi, en Seine-Saint-Denis.
Pour l’heure, les défenseurs de l’établissement attendent le feu vert de l’Agence régionale de la santé (ARS) pour que démarrent les travaux d’agrandissement, qui permettraient de répondre à nouveau aux normes de sécurité et à l’augmentation de l’activité de la maternité. En tous cas, c’est sûr : la maternité des Lilas ne sera plus jamais la petite institution à échelle humaine que tant de femmes mettent un point d’honneur à défendre aujourd’hui.
Après un recul sur l’expérimentation des maisons de naissance, le ministère de ma Santé continue de passer le rabot sur les maternités. Mères sous monitoring, moins de sages-femmes que de femmes en salles de travail… Est-ce qu’il n’était pas question, un temps, de ne plus traiter la femme enceinte comme une patiente? De rendre la grossesse aux parents?
Les présidentielles arrivent et ne manqueront pas de donner lieu à de belles promesses sur le sujet. Il sera question, ensuite, de les prendre au mot…
