Solution anticrise, mouvement « décroissant », l’acheteur n’est plus passif mais devient un véritable « consomm’acteur ». Covoiturage, troc, recyclage et détournement d’objet, « clothesdating » entre copines, la multiplication des dépôts ventes témoignent de la tendance actuelle et répond à un nouveau mode de consommation.
Remplir le coffre à jouets du petit, faire le plein de bodies Petit Bateau, craquer pour une pièce d’exception Bonpoint ou Baby Dior, profiter du matériel de puériculture à moitié prix… les dépôts ventes sont devenus des lieux tendances où on ne rentre plus cachée derrière ses lunettes noires.
Dépenser autrement
Consommer intelligent s’inscrit dans le courant actuel, entre la crise qui n’a laissé personne indifférent et la surconsommation, on veut désormais dépenser autrement tout en dépensant malgré tout.
Articles « Made in China » à prix exorbitants, pouvoir d’achat en baisse, qualité des produits aléatoire, mode éphémère, planète hautement menacée par notre société et système de consommation, le recyclage de biens tente de répondre à ces problématiques et les dépôts ventes, à offrir un lieu pour ce mode de commerce dans l’air du temps.
Si elles existent depuis des années, ces boutiques au concept différent connaissent depuis un ou deux ans une véritable révolution tant au niveau de leur chiffre d’affaires qu’au niveau de leur clientèle. Anciennement fréquentés par des familles aux revenus modestes, des ados en quête de pièces vintages et pas chères, par des bobos au look unique, une nouvelle clientèle s’est invitée : les nouvelles mamans, les éco-citoyennes, les modeuses qui ne veulent et ne peuvent pas mettre un salaire dans le look des petits ou le leur.
Dépôt vente : comment en profiter
Si auparavant on pouvait proposer ces affaires à la première boutique qui se présentait, aujourd’hui, forts de leur succès, les dépôts ventes se spécialisent et reçoivent généralement uniquement sur rendez-vous.
Répondant aux besoins de la saison qui arrive, les vêtements sélectionnés doivent être de bonne voire très bonne qualité. Les marques sont évidemment privilégiées mais pas seulement, le vêtement doit être dans l’air du temps pour être sûr d’être vendu.
Le propriétaire de l’enseigne fixe le prix avec l’accord du vendeur, 30% pour le dernier, 70% pour le premier après la vente du produit. Dans un souci de respect du consommateur, tout article proposé doit être quasi impeccable et bien évidemment en état de marche.
Témoignages :
Julia – 29 ans « Deux fois par an, je fais le vide dans mes placards, j’invite quelques copines et nous échangeons nos fringues, nos sacs, nos bottes, nos accessoires. Achat coup de cœur ou compulsif, le dressing regorge de fringues que je ne porte jamais. Après avoir beaucoup donné aux associations caritatives, aujourd’hui, j’essaie d’en tirer un certain avantage. Dans un esprit très soirée entre filles, je troque un Diesel bootcut contre un Chloé pattes d’éph’ et tout le monde est content ».
Julie – 32 ans « Pour mon deuxième enfant, ma façon de consommer a légèrement changé. Pas franchement fan des vêtements d’occasion, j’achète plutôt volontiers du matériel de puériculture (transat – baby phone – parc), des jouets, les mêmes que j’avais pour ma fille mais que j’ai moi-même donné aux copines, des meubles comme par exemple une armoire pour ma fille Jardin d’Ulysse, 200 euros moins chère qu’en boutique. Ce n’est pas tant le côté économique qui m’intéresse mais surtout l’idée de ne pas participer, de ne pas contribuer à l’incessante production. J’aime aussi l’idée que l’objet a déjà une histoire, un petit garçon ou une petite fille a passé du temps avec ces cubes ou ce puzzle ou ce tapis d’éveil… ».
Michèle – 42 ans « J’ai fait appel à un dépôt vente pour qu’il vienne choisir lui-même les articles qu’il souhaitait vendre en boutique. Il m’achète pour trois fois rien un article qui m’a coûté un max mais ce n’est pas grave, aujourd’hui je n’ai plus envie de donner ».
