Les bonnes toiles d’automne

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Il pleut, il mouille… c’est le temps idéal pour se caler dans le fauteuil d’une salle obscure et se laisser retomber en enfance avec l’alibi de devoir occuper ses petits derniers. Régression quand tu nous tiens !

Le soleil a rendez-vous avec la lune

Dans un monde fabuleux, Mune, petit faune facétieux, est désigné bien malgré lui gardien de la lune : celui qui apporte la nuit et veille sur le monde des rêves. Mais il enchaîne les catastrophes et donne l’opportunité au gardien des ténèbres de voler le soleil. Avec l’aide de Sohone, le fier gardien du soleil et la fragile Cire, Mune part alors dans une quête extraordinaire qui fera de lui un gardien de légende !

Après avoir écrit Sueurs et dirigé Clémence Poésy dans Lullaby, Benoit Philippon, le réalisateur, est passé avec Mune au cinéma d’animation pour la première fois. Il fut épaulé dans sa tâche par Alexandre heboyan, anciennement animateur à Dreamworks sur Kung Fu Panda. On retrouve dans cette influence l’amour des personnages maladroits, peu doués pour l’héroïsme, se dépassant par la force des choses. Une collaboration réussie qui leur a valu une nomination au festival du film d’animation d’Annecy. Le casting des voix françaises est aussi une réussite. Omar Sy, Izia higelin et Michaël Gregorio apportent leur conviction et leur énergie à cette aventure riche en rebondissements.

Mune, le gardien de la lune, dès 6 ans, en salle le 14 octobre

 

Inventaire à la Prévert

Bien sûr, il y a Pixar, l’incontournable nouveau pape de l’animation chez Disney et son petit dernier, « Vice Versa », très réussi. Mais il y a des sentiers escarpés loin des sentiers battus où poussent de belles fleurs sauvages et enivrantes. La collection « En sortant de l’école » est l’un de ces rares recoins de la production française où la création est en totale liberté.

Après une première saison consacrée avec succès à la poésie de Jacques Prévert (sortie au cinéma en octobre 2014 sous le titre En Sortant de l’école), la saison 2 s’est déployée selon les mêmes modalités pour la productrice Delphine Maury : visiter une vingtaine d’écoles françaises d’animation, proposer aux étudiants volontaires une sélection d’une cinquantaine de poèmes de Robert Desnos. Résultat, un second opus très réussi. 13 dessinateurs se proposent d’associer poétiquement, dans la liberté artistique la plus exigeante, des poèmes de Robert Desnos.

La diversité des techniques est une des clés de voûte de cette collection : animation traditionnelle, banc-titre, papier découpé, 2D numérique… avec pour seule mot d’ordre, répondre graphiquement à cette question : quelles sont les images qui naissent des colliers de mots d’un poème ? Quelle histoire se dessine sous nos yeux ?

Le Salsifis du Bengale, dans les bonnes salles depuis le 30 septembre, 42 min

Courir ou partir à temps

Le Petit Corbeau Chaussette a accidentellement détruit le stock de nourriture qui permet aux animaux de la forêt de survivre pendant l’hiver. Pour reconstituer les réserves, il décide de s’inscrire à la course dans la forêt pour gagner le grand prix, à savoir 100 pièces d’or. Pour un champion comme lui, ce devrait être aisé… Mais la course s’avère tumultueuse et remplie d’embûches pour Petit Corbeau et Eddie, son fidèle copilote… Surtout qu’un nouveau concurrent venu d’Amérique du Sud va leur donner du fil à retordre. Comme toujours, l’histoire se terminera bien pour tous les habitants de la forêt. Mignon à souhait ! Ce second long métrage est une réussite.

La Course du siècle, à partir de 4 ans, en salle le 21 octobre

Carnets Tchèques

Le cinéma d’animation des ex-pays de l’Est n’est pas mort. Il bouge encore et plutôt bien. En témoigne ce programme de trois films plein de jolies trouvailles pour mettre le merveilleux en alerte. une Princesse Qui ne riait Pas de bretislav Pojar (13 min) Un roi promet la main de sa fille à la personne qui réussira à la faire rire ! Un jeune garçon tente sa chance et part à bord de son bolide… Le PÊcheur MarsiceK de Frantisek Vása et bára dloubá (12 min) Un homme, passionné par la pêche, se voit proposer par le Poisson Roi de lui exaucer un vœu… Mais de quoi rêve-t-il ? Le VoYaGe de toM Pouce de bretislav Pojar (27 min) Les aventures enchantées et périlleuses d’un garçon de très petite taille… mais très débrouillard !

Le Voyage de Tom Pouce, à partir de 5 ans, en salle depuis le 30 septembre, 54 min

Hôtel Transylvanie 2

Dracula est dorénavant grand-père et est bien décidé à initier son petit garçon à la crinière rousse aux rudiments du monde de l’épouvante. Bien sûr, rien ne va se passer comme prévu pour notre vampire et sa bande de monstres – Frankenstein, la Momie, l’homme invisible, le Loup-garou et le Blob s’alignent pour un concours de blagues customisées halloween. Un humour pré-ado qui réjouira les 8-12 ans.

Hôtel Transylvanie 2, à partir de 7 ans, en salle le 7 octobre

Les animaux farfelus

6 courts-métrages d’animation pour les tout-petits (2-5 ans), qui content les pérégrinations d’animaux tout fous : une pieuvre amoureuse lancée dans une course poursuite, un cerf qui découvre la troisième dimension et la vie hors du papier, un chat à la voix déraillée qui s’essaie au chant lyrique, des girafes qui goûtent au plaisir du plongeon acrobatique… une preuve supplémentaire, s’il en fallait, de la belle santé du cinéma d’animation français.

Les animaux farfelus, dés 2 ans, en salle le 7 octobre

Phantom Boy

À New York, un mystérieux homme défiguré blesse Alex, un inspecteur de police lancé à ses trousses. Immobilisé à l’hôpital, Alex fait la rencontre de Léo, un garçon de onze ans qui possède la faculté de sortir de son corps. Comme un fantôme, invisible de tous, il s’envole et passe à travers les murs. Le gangster défiguré menace la ville avec un virus informatique. Grâce aux pouvoirs extraordinaires de l’enfant, Alex reprend son enquête.

Seconde collaboration d’Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, après Une vie de chat qui présentait un Paris romantique et fantasmé, melting-pot d’une certaine vision des années 50 rappelant tout un pan du film noir. Dans Phantom Boy, New York a remplacé Paris, les buildings ont effacé l’architecture haussmannienne et le voleur de bijoux terrorise désormais la ville avec un virus informatique. Mais toujours la même poésie graphique, servie par les voix toujours justes d’Edouard Baer, Jean-Pierre Marielle et Audrey Tautou.


Phantom Boy, à partir de 8 ans, en salle le 14 octobre

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