S’il ou elle choisit un habit de l’autre sexe, faut-il les en dissuader ou, au contraire, les laisser faire ?
Cela gêne évidemment les parents. Mais ne laisse en rien présager de l’orientation sexuelle future de l’enfant. Pourquoi vouloir toujours se conformer aux stéréotypes culturels ? Tant que cela reste un jeu, nous sommes dans quelque chose de transitoire de passager.
Les moments pour se déguiser, en dehors de toute fête?
Il n’y a pas de limites. Toutes les occasions, en dehors des périodes festives, sont bonnes à prendre. Mais à la maison. En revanche, ce n’est pas conseillé de laisser un enfant sortir déguisé quand il n’y a pas lieu de l’être. Au square, dans la rue, il va être le seul et l’on risque de le remarquer, de se moquer de lui. En revanche, pour Carnaval, Mardi-Gras, fête de l’école ou goûter d’anniversaire, pas de problème. Bien au contraire, ils en sont même très fiers. Et c’est à celui qui affichera le plus beau look.
Mais n’y a-t-il pas une véritable surenchère commerciale pour les inciter à se grimer?
De plus en plus. On vit dans une société de consommation. Autrefois, on confectionnait les déguisements à la maison. C’était une vraie fête. Aujourd’hui, faute de temps ou d’une grand-mère disponible on l’achète. Bien sûr, certaines mamans continuent ce rituel, mais il vaut mieux qu’elles soient vraiment douées et sachent reproduire le modèle à la perfection. Car s’il n’est pas conforme, s’il est différent de celui de leurs petits amis, les enfants risquent de se sentir dévalorisés, pas comme les autres.<!–nextpage–>
Selon le médecin Patrick Davies, du Queen’s Medical Center, les enfants qui endossent le costume de super héros seraient plus susceptibles de prendre des risques en adoptant des supers pouvoirs qu’ils n’ont pas.
Ce phénomène a toujours existé. Batman et Spiderman ont tout simplement détrôné Peter Pan qui lui aussi volait dans les airs. Tout dépend de l’enfant, mais le risque est toujours présent.
Pour les parents, quelles sont les limites à imposer pour les mettre en gare, comment les fixer, quels sont les âges les plus sensibles ?
Il est important de ramener l’enfant à la réalité. De lui dire et redire, que c’est une histoire inventée. Dans la vraie vie on ne possède pas tous ces pouvoirs, on ne vole pas, on n’escalade pas les buildings. C’est hors de question ! Les limites se fixent dès le plus jeune âge, avec fermeté et le risque de se répéter certes, mais c’est comme cela que le message passe.
A 2 ou 3 ans, en principe, avant l’entrée en maternelle, l’enfant n’a pas encore été confronté à trop d’échecs. Il est dans la toute puissance. Il avance, découvre le monde, tout lui appartient. Le rôle des parents c’est de canaliser ce trop plein d’énergie, cette « naïveté » qui peut le mettre en danger. Un principe valable pour les différents aspects du quotidien, déguisements compris !
* Dis bonjour à la dame !, Christine Brunet et Aurore Aimelet, collection Questions de Parents , Albin Michel, 13,70€. Petits tracas et gros soucis de 1 à 7 ans, Petits tracas et gros soucis de 8 à 12 ans, Christine Brunet et Anne-Cécile Sarfati, Le Livre de Poche, 7,50€ chaque.