Un accouchement 2.0

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Un accouchement sur twitter qui a fait débat

L’accouchement quasi en direct par tweets interposés a provoqué un véritable écho dans les médias ? Vous pensiez susciter cet intérêt ?

Pas du tout.Déjà, je n’utilise Twitter que depuis quelques mois, j’ai eu du mal à accrocher (et maintenant je suis addict !!!), et en habituée de facebook, j’avais imaginé que ça ne trouverai écho qu’auprès de mes followers, donc des gens que je “connais” d’une façon ou d’une autre, pas du tout que ce serait relayé par d’autres !

C’était une façon de donner de mes nouvelles à mes lecteurs, qu’ils ne s’inquiètent pas, et pour moi c’était la bonne façon de me mettre en abîme suffisamment pour retrouver mon humour et relativiser, car l’accouchement s’est mal engagé, j’ai été séparée de mon compagnon pendant plusieurs heures et l’ai très mal vécu, subi une équipe hospitalière particulièrement inhumaine, et, ce dont je n’ai pas du tout parlé en live twitt, ma fille a été en danger un certain temps, il a fallu faire vite.

Dans la nuit j’ai été soutenue par pas mal de gens sur Twitter, par mon homme aussi bien sûr mais il était aussi anéanti que moi de notre séparation.A un moment, il fallait juste que j’arrête de pleurer et que je sorte ce bébé avant que les choses tournent mal, envoyer quelques twitts drôles, décalés et positifs ça a été ma façon de me remettre avec mon bébé, et de la conduire jusqu’à la sortie.Ca m’a permis de relativiser, de me sentir soutenue, et de voir seulement le bon côté des choses.Moi, je n’ai pas l’impression d’avoir live-twitté mon accouchement, ni rien des choses pas très jolies que j’ai vaguement lues ici ou là, j’ai juste envoyé quelques twitts à des moments “peu classiques” et quand ça me faisait du bien, tandis que mon homme luttait pour rester éveillé après une nuit blanche qui a été terrible pour nous deux, pour nous trois même…

Des chroniqueurs se sont servis de votre exemple pour parler d’exhibition. Vous comprenez ces critiques ? Que leur répondez-vous ?

Je leur réponds qu’à vouloir surfer sur le buzz d’un évènement alors qu’on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants, c’est passer à côté de l’essentiel, et vulgariser une chose qui n’a pas à l’être.Ceux qui l’ont fait ne connaissent pas DU TOUT mon blog, mon écriture, et n’ont absolument pas perçu le second degré dans tout ça.Entendre que je suis allée plus loin que les femmes qui postent les vidéos de leur accouchement sur le web, ça me semble disproportionné, hors sujet, incomparable… Ou de voir ça comme un coup de pub… Mieux, de supputer que c’était une histoire montée de toutes pièces, au vu des mensurations (dont je ne suis pas peu fière, bien que toujours clouée au lit deux semaines après la naissance…) inhabituelles de ma fille.Mais je n’ai pas eu à répondre à tout cela, mes lectrices s’en sont chargées avec brio, j’ai été émue de voir à quel point elles me connaissent bien et ont tout à fait saisi mon mode de fonctionnement. Ce qui est allé loin ce jour-là, c’est l’imaginaire de chacun sur les quelques phrases que j’ai postées, pas ce que j’ai livré de moi.Car je n’ai dit que ce que je voulais bien dire, comme toujours… Car ce n’est pas en connaissant la taille de mon col de l’utérus à un instant T qu’on peut prétendre connaitre mon Moi profond…

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