“Pas de bébés à la consigne” a encore frappé

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Jeudi dernier une nouvelle journée d’action a été organisée par le collectif « pas de bébés à la consigne ». Ils demandent le retrait pur et simple du projet de décret d’assouplissement des règles d’encadrement des enfants dans les crèches et en ce qui concerne la qualification des professionnels de la petite enfance.

Garde d’enfants: ni sardines, ni à la consigne

«Ni sardines, ni à la consigne, les bébés doivent garder bonne mine !» Telles étaient les slogans du collectif « Pas de bébés à la consigne » qui ne décolère pas suite aux propositions de Nadine Morano. Ce collectif qui rassemble le personnel de la petite enfance (syndicats, parents, professionnels) se bat contre le décret sur l’accueil collectif des enfants en bas âges.

 

A Paris, entre 4700 et 10 000 personnes se seraient réunies, selon la police ou les organisateurs, à 10 heures près de Port-Royal, point de départ du défilé qui les a mené jusqu’au ministère de la Famille où une délégation demandait à être reçue.

 

Interrogée par France info, la secrétaire d’Etat à la famille Nadine Morano affirme que ce décret « n’amoindrira pas les effectifs, le taux d’encadrement sera toujours d’un adulte pour cinq bébés et un adulte pour huit enfants ».  Pourtant, le collectif exige le retrait pur et simple de ce décret « litigieux » pour des raisons « simples ». D’une part, il considère que le projet d’augmenter ponctuellement les capacités d’accueil des crèches reviendrait à «aggraver lourdement les difficultés déjà vécues actuellement par les équipes et conduirait à déroger en pratique régulièrement aux taux d’encadrement réglementaires auprès des enfants».


Argument que contredit la secrétaire d’Etat puisqu’elle souhaite  «Optimiser les places libres à certains moments de la journée ou de la semaine», sachant que «dans notre pays, le taux réel et moyen d’occupation des crèches est de 67%», et que l’on manque cruellement de places (Un rapport remis au gouvernement en 2008 estimait à au moins 300 000 le nombre de places d’accueil des tout petits manquantes en France).

Un effet d’annonce du gouvernement

Le collectif dénonce également une tentative de réduction du niveau de qualification des professionnels puisqu’il prévoit de réduire à 40% le recrutement de puéricultrices, d’auxiliaires de puériculture et d’éducateurs spécialisés. Et d’augmenter à 60% le recrutement de professionnels titulaires de CAP petite enfance ou de BEP sanitaire et social. Ce qui selon le collectif porterait très fortement atteinte à la qualité d’accueil des jeunes enfants. A cet argument, Nadine Morano répond qu’en théorie  «le taux d’encadrement ne bougera pas pour les petites structures». Pour «celles de plus de 40 places», elles «pourront recruter des titulaires d’un CAP ou d’un BEP Petite enfance avec trois ans d’expérience». «Les titulaires de CAP ou BEP ne viendront pas en remplacement des personnels qualifiés mais en renfort».

Enfin l’effet d’annonce de la création de 200 000 places pour les tout-petits d’ici 2012 est fortement remis en cause par le collectif puisqu’ils estiment que le gouvernement n’a en réalité précu la création que de 37 000 places via l’amélioration du taux d’occupation des crèches.

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