Adonaissants : trop petit pour ceci, trop grand pour cela
Ce que veulent les préados ? Ne plus être considérés comme des petits, qu’ils ne sont plus d’ailleurs. La honte suprême ? Aller au collège avec un cartable à roulettes. Ce serait être assimilé à ces petits qu’ils ne sont plus. Veulent-ils être considérés comme des adultes pour autant ? Pas du tout répond François de Singly à l’éclairage des enquêtes qu’il a menées sur le terrain. « Dans la très grande majorité des familles, les adonaissants ne font pas la loi chez eux. Ils ne se prennent pas pour des adultes et ne revendiquent pas ce statut. Ils ne sont pas pressés de le devenir.
Ils veulent être reconnus comme « jeunes » et ils apprécient ce moment de l’existence ». Des enfants qui profitent bien souvent de cet entre deux âges pour jouer sur les deux tableaux : se faire encore câliner comme des tout petits, jouer encore à des jeux de petits quand l’envie leur en prend… Et sortir au ciné avec les copains ou se coucher plus tard. Des enfants aussi qui vivent dans l’instant et à qui les parents demandent souvent beaucoup en termes de travail scolaire, se souciant d’un avenir qui pour l’instant ne leur parle pas, tout occupés qu’ils sont à se chercher une identité, la leur, qui passera d’abord par l’assimilation à un groupe autre que la famille. Leur plus grande préoccupation ?
L’expérimentation de soi qui passe d’abord par les phénomènes de groupe : on s’habille d’une certaine manière, on a besoin de s’identifier à la copine que l’on jalouse secrètement ou à la star de série télé avant de pouvoir devenir soi.
