Être père aujourd’hui

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La femme se sent maman dans son corps, pas l’homme. Attendre un enfant au masculin n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.

Une femme vit vraiment sa grossesse. Un homme ne pourra jamais ressentir ces sensations et tous les affects qui y sont liés. Néanmoins, depuis quarante ans, le corps médical a bien compris l’importance de l’engagement du père pendant la grossesse. Il est de plus en plus  invité à s’y intéresser, à se mêler, à s’impliquer à ce processus d’attente. À être présent avant même que le bébé soit né. Car il entre en scène dès l’émergence du désir d’enfant à deux.

La majorité des hommes, d’ailleurs, assistent à l’échographie, où certains prennent conscience de leur entrée en paternité en visualisant l’enfant à naître. Nombreux sont ceux qui participent aux cours de préparation à naissance. Et puis, il y a les séances d’haptonomie, une technique de communication affective qui repose sur le tactile. Les deux parents établissent une relation sensorielle et émotionnelle avec le fœtus en provoquant en douceur des déplacements du bébé. Malheureusement, cette technique n’est pas encore assez développée dans les campagnes et seuls les habitants des grandes villes peuvent en bénéficier. Il existe aussi dans certaines maternités des groupes de pères animés par des pédiatres, psychiatres ou psychologues et autres spécialistes où chacun peut exprimer ce qu’il ressent et trouver des réponses à ses questions. Encore faudrait-il que les pères soient au courant que ces séances se déroulent à côté.

Et puis, rappelons-le, cette présence masculine dès la grossesse est primordiale dans la fonction de soutien émotionnel de la femme. Elle le sera aussi après la naissance. C’est en quelque sorte une pression nouvelle qui s’exerce sur les primipères.

Être père aujourd’hui, quels sont les enjeux de la société ?

Petit à petit on est arrivé à une position raisonnable. La société incite les pères à être là, mais sans que ce soit une obligation absolue et surtout, le cas échéant, à ne pas culpabiliser. Il est utile de souligner que ce n’est pas la performance que la société recherche mais plutôt un père présent qui fait ce qu’il peut et comme il le sent. Sans se calquer sur des modèles précis.

Les pères ont évolué et s’impliquent bien plus qu’avant dans l’éducation des enfants. Vous préconisez même une entrée en scène précoce des pères.

À ce sujet, on ne peut pas éviter de parler du congé paternité. Depuis 2002, les pères ont droit à quatorze jours ouvrables dans les quatre premiers mois de la vie de l’enfant. Il est même question d’un mois dans les années à venir, mais attendons la fin de la crise économique…

Ce congé permet de prolonger, de manière visible et directe, l’accouchement dans les premières semaines de la vie de l’enfant. C’est positif pour la mère que le père soit là en accompagnement émotionnel et opérationnel. De plus, pendant cette période, des rapports de proximité père-enfant vont se tisser et le lien filial et le sentiment paternel vont s’établir et se renforcer au fil des jours, au travers du dialogue corporel, avec les jeux, la voix, le bain et tous les soins du quotidien.

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